Pendant très longtemps, nous n’avions un usage que très restreint de la photographie dans notre pratique. À l’époque de l’argentique, nous prenions des diapositives des visages de nos patients mais nous ne les utilisions finalement que très peu et plutôt a posteriori, comme documents d’archive ou pour présenter des cas avant/après. La donne a complètement changé avec l’arrivée de la photographie numérique, dans nos vies et aussi dans nos pratiques professionnelles.
Avec la photographie numérique et la facilité tant de prise de vue que de son traitement, l’image devient un élément à part entière du dossier médical. Elle participe au diagnostic, contribue à valider des objectifs et permet de vérifier qu’ils sont atteints. Et devient ainsi un outil potentiellement puissant. Mais cela n’est véritablement le cas que lorsque l’on réalise que, sous son apparente simplicité, se cachent certaines règles à respecter. Le matériel photographique utilisé peut en effet générer une image déformée de la réalité, au même titre que l’angle de la prise de vue.
Alors que se multiplient les propositions d’études du visage et du sourire s’appuyant sur celle des lignes remarquables de la face et un idéal esthétique calqué sur les proportions parfaites identifiées, quel crédit ou sens leur donner si les photographies sur lesquelles les praticiens fondent leur analyse présentent des visages déformés du fait d’un biais technique ?
Le but de cet article est de nous sensibiliser à l’importance des documents photographiques de face dans nos pratiques depuis l’essor de la photo numérique ainsi qu’à la nécessité de définir un protocole de prise de vue pour que les images collectées soient conformes à la réalité, et, par conséquent, véritablement pertinentes et exploitables.
Comment mieux photographier le visage de face ?
La distance et le matériel
Indépendamment du matériel, la distance au sujet…